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Qui-sommes-nous ?

Biographie

SR9 On pourrait croire que le nom est celui d’une fusée expérimentale destinée à explorer de nouvelles galaxies. Ce n’est pas tout à fait le cas… et pourtant si ! Car la trajectoire du trio qui porte ce nom, formé en 2012 par Paul Changarnier, Nicolas Cousin et Alexandre Esperet, ressemble bien à celle d’un engin stellaire chargé de reconnaître de nouveaux mondes de sons, quitte à faire swinguer la musique des sphères.

Marimba mon amour

Ces trois musiciens, aussi savants qu’ingénieux, se sont découverts dans la classe de percussion du Conservatoire National de Musique et de Danse de Lyon. Ensemble, ils partageront le destin de ces artistes à part entière et entièrement à part que sont les percussionnistes : être les hommes à tout jouer de l’orchestre, ceux que l’on sollicite pour s’essayer aux instruments et aux objets musicaux les plus insolites. Le tout avec une précision d’horloger suisse (ou de coucou de la même nationalité).

C’est sur ce chemin aventureux qu’ils tombent amoureux du marimba, noble xylophone aux lames de palissandre qui, après bien des périples, n’a fait son entrée dans les partitions européennes qu’au milieu du XXème siècle. Mais nos trois savanturiers musicaux ont conscience qu’il est capable de couvrir cinq octaves et de se frotter à tous les répertoires. Alors, remontant le temps et l’histoire de la musique, ils vont s’employer à transcrire et arranger des œuvres classiques et contemporaines pour leur instrument fétiche. Bach d’abord, qui a donné au trio son architecture : à Paul Changarnier les basses, Alexandre Esperet joue les parties dévolues au soprano quand Nicolas Cousin, dans les médiums, assure le contrechant.

Le trio, qui remporte plusieurs prix internationaux, publie son premier disque BACH au marimba (Naïve, 2015). Suivront Alors, on danse ? (Naïve, 2018), et Ravel Influence(s) (Evidence Classics, 2022) avec Shani Diluka, Kyrie Kristmanson et Astrig Siranossian.

Chercheurs d’or

Et si le marimba demeure au centre de leurs créations, leur appétit pour les expérimentations sonores est capable de faire feu de tout bois, de tout métal, de tout matériau capable de produire du son pour s’inventer un instrumentarium original, capable de donner vie à des œuvres inédites. Aux mâchoires d’âne, dés à coudre et appeaux en tout genre s’ajoutent des ribambelles de verres en cristal, un piano préparé, des tôles et autres ustensiles patiemment chinés dans des casses, décharges et autres lieux souvent peu fréquentés par leur corps de métier.
Il faut voir ces Géo Trouvetout du son, munis de leurs mailloches et d’un accordeur, fouiller dans les bennes à la recherche de la perle rare, capable de produire le son unique dont ils ont rêvé. Lors de ces séances ils peuvent faire chou blanc, mais récoltent toujours de nouveaux objets sonores, semant les graines d’idées musicales qui ne demanderont qu’à éclore dans de futurs projets. Ils revendiquent d’ailleurs cette sérendipité comme une méthode, l’essentiel étant toujours, quand on est alchimiste, de transformer le plomb en or.

Cette magie a certainement trouvé sa plus éclatante démonstration lors de leur collaboration avec le compositeur et arrangeur Clément Ducol sur Déjà Vu, paru chez NØ FØRMAT! en 2022. L’album, qui métamorphose les superproductions des studios américains en subtiles créations artisanales acoustiques, convie des voix choisies de la scène française (Camille, Malik Djoudi, Camélia Jordana, Sandra Nkaké, Blick Bassy…). Il donne lieu à des concerts exceptionnels (Théâtre du Châtelet à Paris, Opéra de Lyon, festival Kyotophonie aux Japon, Les Suds d’Arles) où le trio est rejoint par La Chica, Barbara Pravi, Gabi Hartmann ou encore Flèche Love. Du classique à la pop, quelque soit l’horizon musical des artistes avec lesquels il collabore, le trio fait évoluer avec souplesse son identité sonore.

En 2024, ils publieront Venus Rising (Evidence Classics) en compagnie de la chanteuse folk franco-canadienne Kyrie Kristmanson. Un nouvel album qui rend hommage aux compositrices que l’histoire a oubliées, de la musique médiévale à la pop d’aujourd’hui.

Alors, on danse?

Il faut dire que nos trois explorateurs ont toujours eu la conviction que savant et populaire pouvaient fort bien rimer. Nombre d’œuvres classiques n’ont-elles pas été tirées de danses populaires ? Les trois musiciens ne l’ont jamais oublié et ils s’emploient avec bonheur à faire danser les musiques comme les corps. A commencer… par le leur.

Les voir sur scène est un spectacle en soi car, outre leur instrumentarium qui ressemble au laboratoire d’un inventeur fou, ils portent une attention particulière à leurs gestes qui, synchronisés, deviennent de véritables chorégraphies. Le ballet des baguettes sur les lames, les mouvements des bras, les changements d’instruments et autres ponctuations sonores dessinent dans l’espace d’étonnantes figures poétiques, comme celles d’astronautes en apesanteur qui s’adonneraient gracieusement à la danse.

Des États-Unis à l’Australie en passant par le Japon et l’Europe, leurs concerts et master-classes se succèdent dans une intense et joyeuse frénésie. Parce qu’au-delà du travail acharné, c’est bien leur insatiable curiosité, leur folle inventivité, et cette permanente envie de jouer pour les autres qui font d’eux des Ovnis porteurs d’un bonheur communicatif.

Qu’on ne s’y trompe pas, leur vaisseau a beau porter le nom d’une formule mathématique dont le résultat est 3, comme les membres du trio (SR9 – en anglais Square Root of Nine = √ 9) , ses pilotes en on fait, par la magie de leur alchimie, une formule éminemment poétique, synonyme d’une virtuose et inextinguible curiosité.

Le Trio SR9 est un ensemble conventionné par le Ministère de la Culture / DRAC Auvergne Rhône-Alpes, soutenu par la Ville de Lyon, le CNM, la Spedidam, l’Adami, l’Institut Français, la SACEM. Il est sponsorisé par ADAMS Percussions, Zildjian, Bergerault et Resta-Jay Percussions.

Les musiciens sont habillés par la maison Issey Miyake.

Vladimir Cagnolari

  • Paul Changarnier

    Paul Changarnier

    Né en 1987, Paul Changarnier est originaire de Normandie. Élève des conservatoires de Saint Valéry en Caux puis Rouen, c’est au CNSMD de Lyon, entre 2009 et 2014, qu’il poursuit sa formation à la percussion. Il est lauréat du Concours International de Percussion de Cannes en 2010 et de la fondation Yamaha Music Europe en 2013.

    Membre fondateur de l’Ensemble TaCTuS avec qui il crée VISAGES, Dédale(s), Les Varations Golderg, Timber. En 2019, il compose la musique et assure la direction musicale de Encore la vie (2019), pièce pour 4 jongleurs et 4 musiciens avec le Collectif Petit Travers et l’Ensemble Tactus. En 2021, il coécrit le spectacle RESET avec Quentin Dubois pour 3 musiciens et 1 acrobate.

    Il est musicien du Trio SR9 depuis 2010, aux côtés de Nicolas Cousin et Alexandre Esperet. En 2012, le Trio SR9 est lauréat du Concours International de Percussion du Luxembourg, et obtient le Premier Prix, le Prix du Public et le Prix d’interprétation. Le Trio SR9 crée ensuite les spectacles Machine(s), Corporels et Jukebox (2019), et enregistre deux albums sur le label Naïve : Bach au marimba et Alors, on danse ?

    En 2010, Paul Changarnier découvre la danse contemporaine, un langage nouveau, inspirant. S’ensuivent des collaborations avec les chorégraphes Sandrine Maisonneuve (2011), Yuval Pick (No play hero, 2012) et Maud Le Pladec (Democracy, 2013). Il co-fonde le Collectif A/R en 2012, avec les danseurs Thomas Demay et Julia Moncla avec qui il crée les spectacles États des Lieux (2012), L’homme de la rue (2018) et PLACEMENT LIBRE (2021).

    En 2017, il dirige avec le collectif A/R sa première recherche chorégraphique,  h o m e et poursuit en 2021 avec la création everything is temporary.

    En 2021, il rejoint à la batterie, les jongleurs Neta Oren et Eric Longequel pour leur spectacle unplugged.

    Paul Changarnier est également membre fondateur de Dog Food, un laboratoire d’expérimentations sonores, en duo avec le vibraphoniste David Fourdrinoy mais aussi en solo pour ses propres réalisations où il développe un travail de musique électronique à partir de synthétiseurs analogiques.

    Il parcourt ainsi la France, l’Europe et les quatre coins du monde (USA, Japon, Australie…) entre concerts, spectacles et master classes.

  • Nicolas Cousin

    Nicolas Cousin

    Nicolas Cousin a débuté le piano ainsi que la percussion au conservatoire d’Angers avec Fabrice Marandola, puis Thierry Le Cacheux et Jean Fessard. Il poursuit ses études avec François Desforges et Emmanuel Curt avant d’intégrer le CNSM de Lyon dans la classe de Jean Geoffroy et Henri-Charles Caget où il obtient son master en 2013.
    Dès l’âge de 10 ans, il a l’occasion d’interpréter un concerto pour piano et orchestre. Depuis cela, l’envie de réaliser une vie musicale ne le quitte plus. Il choisit d’élargir le champ des possibles en découvrant le monde des percussions en plus de ses études de piano. C’est donc en tant que percussionniste qu’il intègre l’orchestre symphonique du lycée David d’Angers avec lequel il réalise ses premières tournées en Chine, Pologne, Allemagne et en France.
    En 2011, Il co-fonde le trio de percussions SR9 qui remporte en 2012 le 1er prix, le prix de la pièce imposée et le prix du public au Concours International de Percussion du Luxembourg. Avec cet ensemble, il se produit régulièrement dans le monde entier notamment aux USA, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande, au Japon, en Chine, en Allemagne, en Angleterre, en Belgique, au Luxembourg, en Bulgarie, en Lettonie, en Pologne et aux Pays-Bas.
    Passionné d’orchestre, il obtient la bourse « Aïda » à l’Orchestre du Capitole de Toulouse et se produit régulièrement à l’Opéra de Paris, l’Orchestre National de France, l’Orchestre National de Lyon, à l’Opéra de Lyon, à l’Orchestre National des pays de la Loire, l’Orchestre National de Cannes, à l’European Camerata, à l’Opéra de Saint Etienne, à l’Opéra de Limoges et au Cercle de l’Harmonie.
    De 2011 à 2019 , il est interprète dans la compagnie Kahlua avec Matthieu Benigno et Alexandre Esperet dans le spectacle pluridisciplinaire “Black Box”. Parallèlement à ces axes artistiques, sa curiosité pour la création et la musique de chambre l’amène à travailler avec la pianiste Hélène Desmoulin dans un répertoire piano et marimba, il réalise aussi un duo violon/marimba et percussions avec la violoniste Elissa Cassini avec laquelle il crée l’oeuvre « Cycles » du compositeur brésilien Armando Lobo.
    Ses autres collaborations l’ont amené à jouer lors du Festival de Colmar dirigé par Marc Coppey, mais aussi avec la compagnie de danse O Vertigo (Drumming de Steve Reich) ainsi que dans le film Noces de Philippe Béziat en 2012.
    En complément de son travail d’interprète, il s’intéresse à la pédagogie, et donne des master-classes dans les conservatoires français mais aussi à l’étranger comme au Boston Conservatory, à la Juilliard School de New York, à la New York University ou encore à l’académie du Festival International de Marimbas & Percussions de Pleven en Bulgarie. Il est professeur à l’Académie Internationale d’Eté de Nice.
    Depuis 2022, Il a fondé le festival de musique classique “L’Eze Harmonies” dont il est codirecteur artistique. Celui-ci se déroule tous les ans dans le village médiéval d’Eze.

  • Alexandre Esperet

    Alexandre Esperet

    Durant sa formation aux conservatoires d’Avignon, de Créteil puis au CNSMD de Lyon, dans la classe de Jean Geoffroy, Alexandre est lauréat de plusieurs concours internationaux : 1er prix du Concours de Marimba de Cannes en 2008 ; Prix du public et Prix du Dr. Glatt en finale du Concours International de Genève en 2009 ; 1er prix, Prix du Public et Prix de la presse au concours Tromp Percussion Eindhoven en 2012.

    Sa curiosité l’amène à rencontrer d’autres univers artistiques comme le théâtre et la danse. En point d’orgue, sa collaboration avec la Compagnie Arcosm qui le conduit à jouer, entre 2011 et 2014, plus d’une centaine de représentations du spectacle de danse-théâtre-musical Traverse dans des festivals du monde entier (Europe, USA, Japon).

    En 2010, il crée avec son ami Matthieu Benigno la compagnie de théâtre musical Kahlua. Ensemble ils écrivent un spectacle jeune public, Black Box, ainsi qu’une pièce intitulée Ceci n’est pas une balle, éditée aux Éditions Alfonce et jouée aujourd’hui dans plus de 20 pays différents.

    Depuis 2016, il est membre des Percussions de Strasbourg, avec qui il créé des pièces de compositeurs tels que Thierry de Mey, Michael Levinas, Alexander Schubert, Karl Naegelen, Wenchi Tsai, Gabriel Sivak, Stéphane Magnin, et reprend des grands classiques du repertoire dont les fameuses Pléiades et Persephassa écrites pour l’ensemble par Iannis Xenakis.

    Alexandre se produit régulièrement en soliste dans le monde entier (USA, Canada, Brésil, Japon, Corée du Sud, Russie, Royaume-Uni, Pays-Bas, Belgique, Suisse, Italie, Slovaquie, Lituanie, Géorgie) lors de récitals ou de collaborations (Ensemble Intercontemporain, SO Percussion, Shlagwerk Den Haag, Ensemble Contrechamps, Asko Schoenberg Ensemble, Britten Sinfonia).
    Il créé des pièces de compositeurs tels que Nico Muhly, Karl Naegelen, Maxim Shalygin, Alin Gerhman ou Benoit Montambault.

    Musicien passionné, il partage son expérience lors de masterclasses et de clinic-concerts : Boston Conservatory, Université Mc Gill de Montréal, EMESP de Sao Paulo, Université de Kawasaki. Il est professeur invité au Conservatoire Royal de La Haye aux Pays Bas en 2015 et remplaçant au CNSMD de Lyon en 2018-2019.
    En 2021 il est nommé professeur assistant dans la nouvelle classe de percussions du CNSMD de Lyon.